Données de santé et objets connectés : les liaisons dangereuses

Les objets connectés se multiplient, et notamment dans le domaine de la santé : selon les projections, on devrait atteindre 20 milliards d’objets connectés en 2020 (Source : Gartner), et 60% de ces objets connectés le seront dans le domaine de la santé, selon Vincent Trély, Président de l’APSSIS. Or, les données collectées par ces objets peuvent alimenter, non seulement les données gérées par les médecins, mais aussi par les assurances, pour établir une protection « à la carte », sur le modèle de ce qui se fait déjà dans l’assurance automobile. Progrès, ou bien enfer de Big Brother ? 

Dans le domaine des objets connectés de santé, on compte des applications sur smartphones, du matériel comme les fameux bracelets de « fitness » qui comptent le nombre de pas réalisés dans une journée (en dessous de 10.000, vous frisez l’AVC…), mais aussi des couches culottes connectées, et même d’autres objets que la décence interdit de mentionner ici. Or, les assurances sont friandes de ce genre de données. Dans un document qui vient d’être publié par l’AFCDP (Association Française des Correspondants à la Protection des Données à Caractère Personnel) sur les avantages de nommer un CIL, Laurent Tollié, Directeur Général de GMF, déclare à propos des données de santé collectées à partir des objets connectés : « il est clair que c’est une piste d’avenir pour notre secteur d’activité. Travailler avec des données connectées permettra de personnaliser une offre d’assurances, de créer des services innovants et de développer de nouveaux outils de prévention plus efficaces ». Avant de nuancer : « mais il faut des règles, une éthique, pour savoir où est située la ligne à ne pas franchir ».  

C’est ainsi que l’assureur AXA a annoncé, dès 2014 « vouloir proposer à 1 000 clients de sa complémentaire santé Modulango de s'équiper d'un Pulse, le podomètre connecté créé par Withings pour mesurer un ensemble d'informations tel que le niveau d'oxygène dans le sang, le rythme cardiaque, ou le nombre de pas effectués dans une journée », précise Guillaume Champeau, le rédacteur de l’article*.

Pour motiver les intéressés, « AXA propose de leur offrir 50 euros de "chèque de médecine douce" s'ils font une moyenne de 7 000 pas par jour, ou deux chèques s'ils dépassent les 10 000 pas par jour »

Enfin, notons que la CNIL a consacré en 2014 un cahier  « Innovation et Prospective  »  au sujet.

Lien vers le cahier  « Innovation et Prospective  » 

http://www.numerama.com/magazine/29556-withings-pulse-axa-assurance-sante-medecine-mutuelle.html

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